Depuis
une dizaine d’années, la façon
d’agencer les
plantes pour composer un massif
d ‘été
n’a cessé d’évoluer.
D’une
organisation quasi « militaire »
(rappelez-vous,
les grandes au fond, les petites devant et les moyennes entre les
deux), les plates-bandes ont fait leur révolution
libérale à grand renfort de graminées,
Cosmos,
Cléomes et Verveines de Buenos Aires. Toutefois, cette
tendance
semble connaître ses limites et le public, acquis aux
premières heures, ne s’y retrouve plus vraiment.
Aujourd’hui, le désordre doit
s’organiser. Les
massifs deviennent petit à petit de vrais décors
où chaque plante joue un rôle précis.
Comme en musique, il faut du rythme, de la cadence et un refrain
agréable … à
l’œil !
Petit exemple au travers d’un massif rond supposé
être vu de tous les côtés
Etape n° 1 :
structurez
Premier travail :
disposer les plantes
qui constitueront la structure de la composition. Il s’agit
d’installer les
« vedettes » qui domineront
le décor. Trois types peuvent être
utilisés avec
pour chacun un but précis. Les
plantes à
silhouette élancée (1) apportent du dynamisme et
de la
souplesse à la composition (Arundo donax variegata, Canne
à sucre pourpre, Miscanthus floridulus,
Cyperus…). Les
plantes dites de « structure »
(2) donnent de la
densité au décor et constituent son ossature
(Alocasia,
Bananier, plantes en tiges, grimpantes tuteurées).
Enfin,
quelques envahissantes (Ipomées batatas, Bidens, Choux
autoro)
viennent accrocher les passants en s’évadant de
votre
parterre (3). Notez ici que les plantes
dites hautes
qui jusqu’alors étaient l’apanage du
centre du
massif s’égarent parfois
jusqu’à la bordure
sans pour autant perdre leur sens.
Etape
n° 2 : rythmez
La
structure de la
composition installée, commence le véritable
travail sur
la mise en scène et sur les rythmes. Le but est ici de
casser la
monotonie en créant des bouquets de plantes dont la hauteur
variera de 80 cm à 1.30 m pour les plus hauts (4), de 50
à 80 cm pour les intermédiaires
(5). Inspirez-vous du travail du fleuriste pour mettre en harmonie
des formes de fleurs et de feuillages aux graphismes variés.
Dans ce domaine, la palette végétale actuelle
offre de
très nombreuses possibilités : Rudbeckia
« Indian Summer »,
Zinnia géant à
fleurs de Dahlia, Cosmos pour leurs grosses marguerites, Sauge
Uliginosa, Agastache, Millet pour les épis, Cosmos
Sulphureus « Diablo »,
Coréopsis
Tinctoria, Gaura lindheimerii pour les volubiles,…
Toutefois, ne
cherchez pas forcément la nouveauté. Par
sécurité,
limitez-vous aux proportions suivantes : 1/5ème de
plantes
que vous utilisez pour la première fois contre
4/5ème de
valeurs sûres que vous avez l’habitude
d’employer. Ce
principe prévaut d’ailleurs pour
l’ensemble des
plantes de votre composition.
Etape
n° 3 : remplissez
Ultime
étape, il reste à compléter
l’espace
laissé libre entre les plantes de structure et les bouquets
installés. Pour ce faire, il est opportun de constituer une
« trame ». Une trame est une
alternance de
plusieurs plantes (de 3 à 7 différentes)
d’une
hauteur équivalente (généralement
entre 20 et 30
cm) que l’on répète à
l’infini. Plus
simplement, on remplit le reste du massif en constituant un
mélange pour lequel on prend soin de ne jamais avoir
d’espèces identiques côte à
côte.
Intérêt de la méthode :
lorsqu’une
plante termine son cycle, sa voisine prend le relais.
Celles qui
meurent, passent ainsi inaperçues et le tapis
constitué se
renouvelle perpétuellement. Une trame peut se constituer de
plantes toutes classiques. Pour un tapis jaune, alternez par exemple un
Œillet d’inde
« safari » jaune, un
Pétunia « Prism
sunshine » et un
Mélampodium
« Showstar ». Pensez une fois
de plus au feuillage. Un Coleus « Wizzard
golden » ou un Gnaphalium doré aura tout
à
fait sa place dans le mélange précité.
Bien
qu’elle
requiert une bonne connaissance du développement des
plantes, la
technique que je vous ai proposé reste assez facile
à
mettre en œuvre. Elle présente aussi de nombreux
avantages : entretien limité, renouvellement du
décor par l’enchaînement des floraisons
notamment.
Apprenez à l’apprivoiser et vous
découvrirez
qu’elle offre non seulement des perspectives de
créations
illimitées mais surtout de nouvelles façons de
s’amuser !
Thierry SIMIER
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